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Les femmes mal informées sur leur fertilité

Connaître la période d'ovulation est un prérequis pour maximiser les chances de grossesse. BURGER/PHANIE/phanie

Ignorance, idées reçues : les femmes manquent de connaissances sur ce qui peut, ou non, les aider à tomber enceinte.

«Comment on fait les bébés?» L'interrogation traditionnelle des enfants est censée être réglée à l'âge où l'on s'apprête à fonder soi-même une famille. Mais si les bases sont acquises, la connaissance plus spécifique des facteurs qui favorisent, ou non, la conception d'un bébé ne sont pas connues de toutes les femmes prévoyant de devenir mères. Des lacunes parfois importantes, révèle une enquête américaine publiée lundi dans la revue Fertility and Sterility.

Selon ce sondage, conduit auprès d'un millier d'Américaines interrogées par téléphone en mars, une femme sur deux en âge de procréer (18-40 ans) n'aurait jamais abordé le sujet de sa fertilité avec son médecin. Elles sont pourtant 40 % à se dire préoccupées sur leur capacité à tomber enceinte.

L'étude révèle aussi que beaucoup ignorent ce qui peut peser sur leurs chances de tomber enceintes. Ainsi, seulement une sur dix savait qu'il vaut mieux avoir des rapports sexuels dans les jours précédant la date d'ovulation plutôt que dans ceux qui la suivent. Plus d'une sur quatre ignorait que le tabagisme, l'obésité, une irrégularité des cycles ou certaines infections sexuellement transmissibles (gonocoques, chlamydiae) réduisent le taux de succès chaque mois. Or l'effet est loin d'être négligeable: une femme fumant 10 cigarettes par jour voit ses chances de tomber enceinte divisées par deux. Si elle souffre d'obésité, par 1,5. À l'inverse, certaines idées fausses sont répandues: une femme sur deux pensait qu'avoir plusieurs rapports par jour augmente les chances de concevoir, et une sur trois croit que certaines positions sont à privilégier.

Consultation préconceptionnelle

Un sondage réalisé en France il y a cinq ans sur le même sujet, pour le Collège national des gynécologues et obstétriciens français, avait également mis en évidence «une certaine ignorance des Français en matière de fertilité ou tout du moins un bon nombre d'idées reçues», selon les conclusions de l'institut BVA.

Par exemple, les personnes interrogées (989 hommes et femmes) estimaient qu'une femme de 30 ans avait 55 % de chances de tomber enceinte chaque mois, alors que le taux réel est de 12 %. Les sondés fixaient par ailleurs à environ 40 ans l'âge à partir duquel tomber enceinte devient plus difficile, quand les probabilités baissent en réalité dès 35 ans. La même surestimation des chances de grossesse était constatée pour les couples ayant recours à l'aide médicale à la procréation.

Des résultats qui ne surprennent guère le Dr Gilles Grangé, gynécologue-obstétricien à l'hôpital Cochin à Paris. «Les femmes elles-mêmes connaissent mal le fonctionnement de leurs cycles, peut-être parce que l'enseignement scolaire sur ce sujet est insuffisant, déplore-t-il. Or c'est le minimum à savoir pour mettre toutes les chances de son côté.»

Jusqu'en 2008, les futurs mariés étaient tenus à une visite médicale prénuptiale, qui permettait d'aborder utilement certains points avant la grossesse. «Par exemple, pour les patientes diabétiques, épileptiques ou souffrant de certaines maladies psychiatriques, il est nécessaire de modifier le traitement avant la conception, pour éviter les malformations fœtales», explique l'obstétricien au Figaro. Désormais, aucune consultation préconceptionnelle dédiée n'est officiellement recommandée, mais «cela n'empêche pas que tout se passe bien la plupart du temps», relativise le Dr Grangé. D'autant que l'anticipation n'est pas toujours possible: «40 % des grossesses en France ne sont pas programmées», rappelle-t-il.

En moyenne, il est recommandé aux couples de consulter un spécialiste si leurs tentatives de faire un enfant n'ont rien donné pendant un an.

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18 commentaires
  • LILA BART

    le

    Les cours d'éducation sexuelle sont mal faits, on y parle d'oestrogenes, progesterone, testostérone, ovocyte... c'est bien, mais les choses concretes sont ignorées. Exemple, la durée du cycle peut varier du simple au double, une ovulation au 25e jour c'est possible, pour les jeunes filles c'est important de le savoir. Les symptomes de l'ovulation ne sont pas décrits de manière exhaustive : augmentation du désir notamment, durant quelques jours, d'où une tendance au passage à l'acte, avec ou sans protection... On doit donc apprendre a reconnaitre les pulsions donc notre corps. Et un preservatif qui se dechire, ce n'est pas rare, dans le feu de l'action il peut etre mal mis. On oublie de dire aussi qu'une pilule peut etre inefficace si on vomit, exemple lors d'une soiree trop arrosee. Quand je vois le guide pédagogique eduscol du ministère, pas étonnant qu'il y ait encore tant de grossesses chez les ados. Heureusement, le discours du professeur pendant le cours peut faire la différence, et les parents doivent aborder ce sujet, pas facile mais on y arrive.
    Désolée pour la ponctuation manquante, petit problème de clavier.

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