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PMA : 70 % des couples ont un bébé dans les cinq ans

Réalisation d'une Fécondation In Vitro (FIV): implantation de spermatozoïdes dans l'ovocyte au CECOS (Centre d'Etude et de Conservation des Oeufs et du Sperme) du CHU de Bordeaux. BURGER/PHANIE/phanie

Une étude danoise a recensé le taux de succès après une fécondation in vitro (FIV) ou une insémination artificielle.

Sept couples sur dix faisant appel à la procréation médicalement assistée auront un enfant dans les cinq ans. La majorité des grossesses auront lieu suite aux traitements contre l'infertilité, mais 14 % d'entre elles surviendront spontanément. Ces données, porteuses d'espoir pour les couples qui s'engagent dans un parcours difficile, ont été présentées lors du congrès annuel de l'European Society for Human Reproduction and Embryology, qui se déroulait cette année à Helsinki. Des chercheurs danois ont analysé les données de près de 20.000 femmes ayant entamé un traitement d'assistance médicale à la procréation entre 1997 et 2010. Celles-ci ont eu recours soit à une insémination artificielle, technique la plus ancienne qui consiste à déposer du sperme dans l'utérus de la femme, soit à une fécondation in vitro (FIV). Le nombre de naissance a été noté, que celles-ci soient arrivées en dehors d'un cycle de traitement ou après la dernière tentative.

Est-ce que ces données sont transposables en France? Nous avons posé la question à l'Agence de la biomédecine qui nous a livré les résultats préliminaires d'un travail présenté lors des journées de la Fédération française d'étude de la reproduction, qui se sont déroulées du 21 au 23 septembre.

Sur la période 2007-2014, sur les quelque 130.000 femmes ayant réalisé une première ponction à partir de 2010, sans acte de FIV les trois années précédentes, 60 % d'entre elles ont accouché dans les cinq ans. «Notre étude, contrairement au registre danois, prend uniquement en compte les patientes qui entrent dans un processus de fécondation in vitro», précise le Pr Dominique Royère, de l'Agence de la biomédecine. Ce qui pourrait expliquer en partie cette légère différence entre les données danoises et françaises. Car l'insémination artificielle est proposée lors de problèmes de fertilité moins sévères que les FIV.

Disparités importantes liées à l'âge

Mais ces statistiques encourageantes cachent des disparités importantes liées à l'âge. Les Danois ont analysé la probabilité d'avoir un enfant en fonction de l'âge de début du traitement. Résultat: les chances de naissance à cinq ans sont de 80 % pour les femmes de moins de 35 ans, de 60,5 % pour celles de 35-40 ans et de 26,2 % pour les plus de 40 ans.

Ces variations importantes se retrouvent également en France. Plus de sept femmes sur dix de moins de 30 ans entrant dans un processus de fécondation in vitro auront un enfant dans les cinq ans, contre 29 % pour les femmes de 40 à 43 ans. «C'est pourquoi, pour optimiser les chances de succès, il ne faut jamais tarder à consulter. Avant 35 ans, au bout d'un an de rapports réguliers sans grossesse, la consultation s'impose, et, après 35 ans, c'est au bout de six mois», explique le Dr Joëlle Belaisch-Allart, vice-présidente du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF). L'âge de la mère n'est cependant pas l'unique facteur à prendre en compte. L'âge du père est également important, ou encore le tabagisme. «Il divise par trois les chances de succès», met en garde le Dr Joëlle Belaisch-Allart.

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