Combien de fois par semaine faut-il faire l’amour pour ĂȘtre heureux ?

Crédits : Prinz Peter/Pixabay

Une nouvelle Ă©tude canadienne s’est intĂ©ressĂ©e Ă  dĂ©terminer l’influence que pouvait avoir la frĂ©quence des rapports sexuels au sein d’un couple sur le bien-ĂȘtre. Et, selon les rĂ©sultats publiĂ©s dans la revue Social psychology & Personnality Science, il serait totalement inutile d’excĂ©der une relation sexuelle par semaine pour se sentir heureux. Explications.

C’est bien connu, la sexualitĂ© joue un rĂŽle fondamental dans l’épanouissement d’un couple. Mais au-delĂ  de ce fait, de nombreuses enquĂȘtes s’accordent Ă©galement Ă  dire que le fait d’avoir des relations sexuelles rĂ©guliĂšres avec son partenaire contribuerait au bien-ĂȘtre individuel. Malheureusement, peu de recherches ont Ă©tĂ© faites pour Ă©tablir quelle serait la frĂ©quence idĂ©ale pour ressentir pleinement ces bienfaits.

C’est en partant de ce constat que Amy Muise, chercheuse au dĂ©partement de psychologie de l’universitĂ© de Toronto Mississauga (Canada), a voulu en savoir davantage. « Les mĂ©dias ont tendance Ă  dire que plus il y a de rapports sexuels, mieux c’est. Je me suis demandĂ© si ce fait Ă©tait avĂ©ré », a-t-elle dĂ©clarĂ©, relayĂ©e par le site Sciences & Avenir. Elle et son Ă©quipe ont ainsi entrepris de reprendre les rĂ©sultats de trois enquĂȘtes diffĂ©rentes menĂ©es aux États-Unis afin de rĂ©aliser une vaste analyse de donnĂ©es portant sur plus de 30.000 personnes. L’ensemble des participants devait notamment rĂ©pondre aux deux questions suivantes : « avec quelle frĂ©quence avez-vous fait l’amour dans les douze derniers mois » et « globalement diriez-vous que vous ĂȘtes trĂšs heureux, assez heureux ou pas heureux ? ».

En effectuant une analyse statistique portant sur les rĂ©ponses fournies Ă  ces questions, les chercheurs ont pu Ă©tablir une corrĂ©lation entre la frĂ©quence des relations sexuelles au sein des couples et le niveau d’épanouissement dans la vie en gĂ©nĂ©ral. Et, contre toute attente, les chercheurs ont dĂ©couvert que seulement un rapport par semaine suffisait pour se sentir plus heureux. Leurs rĂ©sultats mettent en effet en Ă©vidence que le score de bien-ĂȘtre gĂ©nĂ©ral passe en moyenne de 2,2/3 en l’absence de relations sexuelles Ă  2,4/3 avec une relation sexuelle par semaine. NĂ©anmoins, au-delĂ  de cette frĂ©quence, aucune amĂ©lioration de ce score n’a pu ĂȘtre dĂ©tectĂ©e.

Pour Amy Muise, ces chiffres permettent d’ébranler la croyance selon laquelle une frĂ©quence de rapports sexuels Ă©levĂ©e est nĂ©cessaire Ă  un bon Ă©panouissement de couple et/ou personnel. En outre, elle estime que son Ă©tude devrait contribuer Ă  rassurer certaines personnes qui « peuvent stresser de devoir remporter des “sex challenges” quotidiens ou de se conformer Ă  l’idĂ©e que les couples doivent faire l’amour aussi souvent que possible ».

Par ailleurs, ces rĂ©sultats vont dans le sens d’un nouveau concept appelĂ© le « good enough sex » qui a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© par deux thĂ©rapeutes du Minnesota en 2007. « Ce modĂšle suggĂšre que l’intimitĂ© est importante dans les relations, mais qu’il est aussi important pour les couples d’ĂȘtre rĂ©alistes sur leurs relations sexuelles », a expliquĂ© Amy Muise, toujours relayĂ©e par le site Sciences & Avenir. « Sentir la pression pour avoir des relations sexuelles aussi souvent que possible peut ĂȘtre intimidant et mĂȘme stressant », a-t-elle poursuivi.

Quant aux cĂ©libataires, les courbes obtenues lors de l’étude suggĂšrent que ces personnes ont statistiquement un indice de bien-ĂȘtre gĂ©nĂ©ral plus bas (2/3 points) que les individus en couple, et ce, quelle que soit la frĂ©quence des rapports sexuels. « S’engager dans de plus frĂ©quentes relations sexuelles n’est pas associĂ© Ă  plus ou moins de bien-ĂȘtre », a dĂ©clarĂ© la chercheuse.

Amy Muise envisage Ă  prĂ©sent d’orienter ses recherches sur les effets d’une augmentation de la frĂ©quence des rapports sexuels sur la satisfaction gĂ©nĂ©rale chez des couples ne faisant que trĂšs rarement l’amour. En outre, elle souhaiterait Ă©galement savoir si ce seuil hebdomadaire mis en Ă©vidence dans cette prĂ©sente Ă©tude est universel ou s’il pourrait varier d’une personne Ă  l’autre en fonction du pays et de la culture.

Sources : Social psychology & Personnality Science — S & A