La pilule réduirait temporairement la fécondité féminine

  • Les traitements hormonaux substitutifs influenceraient l'ensemble de la masse grasse corporelle en la réduisant légèrement ainsi que l'indice de masse corporelle(IMC).
    Les traitements hormonaux substitutifs influenceraient l'ensemble de la masse grasse corporelle en la réduisant légèrement ainsi que l'indice de masse corporelle(IMC). RelaxNews
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Alors que les questions de fertilité animent de nombreux couples, des chercheurs danois ont cherché à savoir ce qui pouvait affaiblir la réserve ovarienne chez la femme, et il semblerait que les contraceptifs oraux soient en partie responsables, du moins temporairement.


La réserve ovarienne est une mesure de la capacité qu'ont les ovaires à produire des ovocytes féconds. Les techniques modernes permettent de l'évaluer grâce à deux mesures : les taux d'hormone de régression mullérienne dans le sang (AMH en anglais) et le nombre de follicules présents dans les ovaires.

Pour mener leur étude, les chercheurs ont testé 833 femmes, âgées de 19 à 46 ans, et ont découvert que les femmes qui prenaient un contraceptif oral voyaient leur nombre de follicules ovariens baisser de 16% et leurs taux d'hormone AMH reculer de 19%.

Autre résultat étonnant, les femmes sous pilule avaient des ovaires entre 29 et 52% plus petits que les autres femmes, surtout chez les sujets les plus jeunes, entre 19 et 30 ans.

Après des ajustements statistiques des résultats prenant entre autres en compte de l'âge, de l'IMC, de la prématurité, les taux d'hormones de régression mullérienne restaient inférieurs de 30% chez les femmes sous pilule et le nombre de follicules était 20% inférieur par rapport aux autres participantes.

"Nous pensions trouver un effet produit par la pilule", a noté le docteur Katherine Birch Petersen, de l'hôpital universitaire de Copenhague. "Mais pendant le projet nous avons été surpris par l'effet quantifié sur les paramètres de réserve ovarienne (...)".

Mais le docteur Birch Peterson reste optimiste sur le caractère temporaire des effets de la pilule sur les réserves ovariennes. Elle ajoute que de plus amples recherches sont nécessaires à ce sujet afin de mieux comprendre la phase de récupération de ces réserves après l'arrêt de la pilule.

Même si bon nombre de statistiques montrent que de nombreuses femmes sous contraceptif oral finissent par tomber enceinte, les effets sur le long terme de la pilule restent un sujet de préoccupation.

Le professeur Birch Peterson conseille ainsi aux femmes qui prennent la pilule de ne pas se fier aux deux mesures précédemment évoquées pendant leur prise de contraceptif mais de renouveler ces tests trois mois après avoir arrêté leur traitement afin de vérifier leur potentiel de fécondité à ce moment-là.

Cette étude a été présentée le 30 juin lors du congrès annuel de la European Society of Human Reproduction and Embryology (ESHRE), à Munich, par le docteur Birch Petersen.

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