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Les médecins ne parlent pas assez de sexualité avec les ados

Chez le médecin, les filles ont plus de curiosité sur les questions de contraception et d'une manière générale de prévention de la grossesse. MediaforMedical/TETRA/MediaforMedical/TETRA

Moins de deux tiers des médecins abordent la sexualité avec leur jeune patient, selon une étude américaine.

Les médecins manquent une occasion importante de transmettre des informations sur le sexe et les comportements sexuels en n'abordant pas assez le sujet lors de leurs consultations avec des adolescents, selon une étude de chercheurs de l'école de médecine de l'université Duke, en Caroline du Nord (États-Unis), publiée dans la revue Jama Pediatrics.

Les études précédentes sur ce sujet étaient basées sur ce qu'en disaient les médecins et les adolescents après leur rencontre. Pour cette étude, les chercheurs, tout en respectant les conditions de confidentialité requises, ont enregistré de manière anonyme les conversations de 253 adolescents et de leurs médecins, âgés de 12 à 17 ans, lors de leur check-up annuel dans 11 centres hospitaliers de Caroline du Nord.

Résultat, moins de deux tiers des conversations durant les visites abordaient la sexualité et la durée moyenne sur le sujet était de moins de une minute. Dans ses recommandations, l'Académie américaine de pédiatrie demande aux médecins de parler aux adolescents du tabac, de l'alcool ou de l'importance du port de la ceinture, mais aussi de la sexualité.

«Nous avons constaté que les praticiens passent en moyenne 22,4 minutes avec chaque patient, détaille Stewart Alexander, principal auteur de l'étude. Dans les cas où la sexualité est abordée (65 % des cas), la discussion sur le sujet est en moyenne de 36 secondes. Cet échange est trop limité pour répondre aux besoins de prévention de la santé sexuelle des adolescents.»

Il est vrai, constatent aussi les chercheurs, que quand le médecin aborde la question en premier seuls 4 % des adolescents ne répondent pas que par des oui ou des non mais participent plus. Avec une différence de taille, les filles sont deux fois plus nombreuses que les garçons à le faire, même si, regrettent les chercheurs, les filles ont plus de curiosité sur les questions de contraception et d'une manière générale de prévention de la grossesse.

Plus la visite a été longue et confidentielle (face à face médecin-ado), plus la sexualité a été abordée (quatre fois plus). De même, les adolescents les plus âgés parlent plus facilement de sexualité que les plus jeunes. «Il y a un proverbe qui dit qu'il vaut mieux avoir ce type de conversation deux ans trop tôt qu'un jour trop tard», rappelle Stewart Alexander.

Les chercheurs continuent d'analyser le contenu des conversations et espèrent pouvoir y trouver de quoi formuler de nouveaux conseils pour mieux aborder ces questions dans le cabinet médical.

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9 commentaires
  • Ricloune

    le

    C'est avant une étude américaine qui ne concerne pas les Français qui ont une culture différente.
    L'éducation des enfants est d'abord le rôle des parents, pas des médecins..
    Donc l'éducation sexuelle se fait tout au long de l'enfance afin que l'enfant vive sa puberté sereinement.
    Ensuite la découverte de la sexualité se fera naturellement avec la complicité de la mère ou du père.

  • Atahualpa13

    le

    Les médecins ne parlent pas de sexualité avec les ados, ni avec leurs patients de tous âges parce qu'ils ne reçoivent aucune formation à propos de la sexualité et qu'ils ne sont pas à l'aise pour parler d'un domaine dans lequel ils se sentent terriblement incompétents, sauf ceux qui ont suivi un cursus spécifique et hors programme de sexologie. Ces derniers sont rares.

  • CM732

    le

    Ils ne parlent pas non plus avec leurs patients des problèmes éprouvés à partir de la soixantaine ou même avant, qu'ils connaissent pourtant fort bien.
    Quel que soit l'âge, la sexualité reste un sujet tabou même pour les médecins spécialistes (urologues, gynécologues...) et ce sont les patients qui souffrent de ce manque de communication, alors que dans de très nombreux cas les problèmes pourraient être atténués ou même résolus, si le professionnel abordait le sujet et mettait ainsi les personnes "en confiance" en leur tendant la perche. Car souvent ceux-ci n'osent pas s'exprimer de peur de ne pas être écoutés et compris.

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