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Grossesse

L'endométriose augmente le risque de fausses couches de 10 %

Cette maladie gynécologique qui touche une femme sur 7 en âge de procréer est de mieux en mieux comprise par les scientifiques.
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Endométriose
Cellules in vitro de la muqueuse utérine qui subissent des modifications pour permettre les échanges nutritifs entre le fœtus et sa mère.
© Inserm, C. Le Goascogne

Ces dernières années, les campagnes d'information sur l'endométriose se sont multipliées, faisant la lumière sur cette maladie gynécologique méconnue du grand public et du corps médical alors qu'elle touche 180 millions de femmes dans le monde (une femme sur 7 en âge de procréer et 20 à 50 % des femmes infertiles). Et les recherches scientifiques sur le sujet - elles aussi - ont proliféré. Il a été établi que cette maladie génère de fortes douleurs pelviennes, voire une infertilité, causée par le migration du tissu de la muqueuse utérine (endomètre) dans d'autres organes : vagin, ovaires, vessie, rectum... Jusqu'à présent, les scientifiques soupçonnaient un lien entre endométriose et hausse du risque de fausses couches, sans qu'il ne soit prouvé. C'est désormais chose faite avec la première étude de  grande ampleur sur ce sujet menée par des chercheurs de l'Inserm et publiée dans la revue Human Reproduction. "Nos travaux ne laissent plus de place au doute : il existe un sur-risque de fausse couche au premier trimestre de grossesse en cas d’endométriose", résument dans un communiqué les scientifiques.

Le mécanisme demeure mystérieux

L'étude a porté sur des femmes se rendant dans le service de gynécologie de l'hôpital Cochin de Paris, dirigé par le Pr Chapron, principal auteur de l'étude, pour une opération gynécologique bénigne. Avant l'opération, les chirurgiens soumettaient les patientes à un questionnaire sur lequel elles indiquaient leurs éventuels antécédents de fausse couche, comment s'étaient passées leurs grossesses, si elles avaient souffert d’épisodes d'infertilité, eu recours à la fécondation in vitro… Durant l'opération, les médecins vérifiaient si elles souffraient d'endométriose, via la recherche des lésions caractéristiques provoquée par la maladie sur les tissus de la cavité pelvienne. Au total, les données de 478 grossesses de femmes atteintes d'endométriose ont été analysées et comparées à 964 grossesses contrôles.

Bilan : sur les 478 grossesses du groupe "endométriose", 139 avaient abouti à une fausse couche (soit 29,1%), contre seulement 19,4% dans le groupe contrôle (187 fausses couches sur 964 grossesses). Soit un écart de près de 10% ! Un résultat qui aurait pu être biaisé par d'éventuels épisodes d'infertilité antérieurs. Les chercheurs ont donc analysé de nouveau leurs données en prenant en compte ce critère et ont constaté, dans le groupe "jamais d'infertilité" et le groupe "épisodes d'infertilité d'au moins un an par le passé", que le taux de fausses couches restait toujours plus élevé chez les femmes atteintes d'endométriose : 19,6% contre 12,3% dans le premier groupe, 52,6% contre 30,2% dans le second.

Pourquoi l'endométriose augmente-t-elle le risque de fausses couches ? Le mécanisme biologique n'est pas encore connu. Cette même équipe de chercheurs tentera de l'élucider lors de prochains travaux réalisés sur la souris. Elle a également lancé un programme de recherche portant sur près de 1 500 femmes et visant à étudier l’impact de l’endométriose sur différents paramètres de la grossesse, dont les risques de prématurité, qui eux aussi demeurent inconnus.

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